Peu à peu, les lignes bougent. Sous l'égide du FiBL, les associations d'exploitants bio Demeter, Biofarm, ASAB et Progana se mettent d'accord sur un cahier des charges commun, porté par la première association faîtière bio au monde: Bio Suisse. Celle-ci adopte le logo du bourgeon vert, dessiné à l'origine par Philippe Matile pour le FiBL, qui va devenir l'emblème de ce label de qualité. A l'origine de cette initiative, la menace d'une interdiction de la dénomination «bio» des aliments par une commission fédérale, à la fin des années 1970, qui dénonce l'utilisation non uniformisée du terme. Les catastrophes environnementales telles que l'accident nucléaire de Tchernobyl ou l'incendie de l'usine de Sandoz, près de Bâle, suscitent l'intérêt grandissant du public pour l'alimentation bio. De plus en plus de jeunes gens, relativement en marge de la société, fondent des communautés bio ou reprennent les rênes d'anciennes fermes pour y pratiquer l'agriculture biologique.